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Icônes de la littérature yéménite : Influences significatives sur la réalité yéménite

Alia Mohammed – Sawt Al-Amal (la Voix de l’Espoir) 

Le Yémen est connu pour son histoire riche et diversifiée dans la littérature, qui reflète la culture de la société. Au fil des siècles, de nombreux écrivains yéménites se sont distingués tant au niveau local qu’international. Ils ont utilisé la littérature comme une plateforme pour exprimer leurs idées, opinions et créations sur les questions sociétales, jouant un rôle influent à former la réalité de la société yéménite, en présentant des perspectives différentes à travers leurs œuvres littéraires.

Beaucoup écrivains ont choisi de mettre en lumière les questions sociales, politiques et culturelles dans leurs œuvres littéraires, contribuant ainsi à sensibiliser la société et à renforcer l’identité nationale. Leurs marques demeurent vivantes dans la mémoire littéraire et continuent d’influencer les nouvelles générations.

Dans ce rapport, nous présenterons les écrivains yéménites les plus importants qui ont pu influencer la réalité yéménite par leurs œuvres littéraires.

Le poète voyant (aveugle)

Abdullah Al-Baradouni, poète et critique littéraire, est l’une des figures les plus importantes de la littérature au Yémen. Son intérêt pour la poésie et la littérature a commencé à l’âge de treize ans. Bien qu’il ait perdu la vue à un jeune âge, cela ne l’a pas empêché de s’exprimer dans les domaines de la poésie et de la prose, utilisant la langue arabe classique de manière innovante. Ses poèmes se distinguent par un style de romantisme national, une tendance à l’ironie, à l’élégie et à la modernité. Ses œuvres contiennent une collection de multiples images esthétiques

Abdullah Al-Baradouni a laissé un héritage littéraire riche qui reflète les défis politiques et sociaux du pays. Il est reconnu comme un symbole de la poésie arabe, et ses œuvres abordent l’histoire de la poésie ancienne et moderne au Yémen, ainsi que des sujets politiques liés au pays et à la culture populaire.

Al-Baradouni a écrit une série de poèmes et de contes populaires, utilisant ses vers pour aborder des questions telles que la pauvreté, l’ignorance et les conflits. Il a contribué à sensibiliser le peuple yéménite à ses problèmes et à ses enjeux dans la plupart de ses œuvres littéraires, qu’elles soient poétiques, en prose ou critiques.

Abdelaziz Al-Maqaleh

Abdelaziz Al-Maqaleh est l’un des poètes et écrivains les plus éminents du Yémen, l’un des pionniers de la poésie moderne dans le monde arabe. À travers ses œuvres, il a enrichi la littérature yéménite et arabe, reflétant les expériences de la vie quotidienne et les émotions humaines.

Le talent d’Al-Maqaleh pour la poésie, la prose et l’écriture s’est manifesté dès son jeune âge ; il a su allier le style traditionnel à la modernité. Ses poèmes abordent des questions d’identité et d’appartenance, influençant la réalité yéménite. Il a joué un rôle important dans la vie culturelle et politique depuis le début de sa carrière littéraire.

Ses poèmes se distinguent par une langue riche et une éloquence exceptionnelle. Il utilise des images poétiques et des métaphores de manière artistiquement maîtrisée, en recourant également à la symbolique de manière efficace pour incarner les questions sociales et politiques, ce qui ajoute une profondeur à sa poésie.

Al-Maqaleh a publié 23 recueils de poésie, environ 33 livres de critique littéraire, ainsi que des centaines d’études, de recherches et d’articles. Il a contribué à la création de nombreuses revues littéraires et culturelles. De plus, il a occupé plusieurs postes académiques et culturels, utilisant ses plateformes pour mettre en lumière les questions nationales, renforçant ainsi la conscience culturelle dans la société.

Ali Ahmed Bakathir

Ali Ahmed Bakathir est un poète, romancier et dramaturge, né en Indonésie. À l’âge de huit ans, son père l’a emmené à Hadramaout pour qu’il y soit élevé dans un environnement arabe et islamique. Il a vécu dans la ville de Sayoun à Hadramaout, où il a reçu une éducation arabe et religieuse, et a commencé à écrire de la poésie à l’âge de treize ans.

Il est considéré comme l’un des écrivains arabes les plus éminents du XXe siècle, ayant laissé une empreinte claire dans la littérature arabe grâce à la diversité de sa production, qui englobe la poésie, le roman et le théâtre. Il est connu pour sa fusion entre la vision islamique et l’orientation humaniste, et il a acquis une renommée pour ses œuvres abordant les questions de la patrie et de la résistance.

Il est une personnalité littéraire aux multiples talents et un pionnier ayant laissé une empreinte profonde dans la littérature arabe, alliant originalité et modernité. Ses œuvres ont influencé de nombreuses générations et ont abordé des questions sociales et politiques.

Lors de ses études universitaires en Égypte, il a découvert l’œuvre de William Shakespeare, ce qui a transformé sa carrière littéraire en le faisant passer de la poésie au roman, et de la pièce de théâtre en vers à la pièce de théâtre en prose. Il a traduit la pièce « Roméo et Juliette » en vers libres et a écrit sa première pièce en Égypte, « Akhenaton et Néfertiti », en vers libre.

Ses œuvres, comme le roman « Ô mon Islam » et la pièce « Le Secret du gouverneur par la volonté de Dieu », se distinguent par leur union entre une vision islamique authentique et une sensibilité humaniste moderne. Il est également reconnu pour sa contribution au développement du théâtre arabe, surtout la pièce de théâtre en vers. Bakathir a laissé un héritage littéraire riche qui continue d’inspirer les nouvelles générations d’écrivains et d’intellectuels.

Mohammed Ali Luqman

Avocat, écrivain, journaliste, romancier, dramaturge, voyageur et l’un des pionniers de la renaissance, de la réforme et de l’illumination au Yémen, il a étudié le Coran sous la direction d’Al-Faqih Saïd Abdullah Al-Allas. Il a suivi des cours de syntaxe et de morphologie avec le savant Mohammed Hassan Al-Hazmi, juge à Aden, et a également étudié la syntaxe avec le cheikh Omar Al-Zabidi. Il a appris sous la direction du cheikh Mohammed Aref, directeur de l’école Al-Buhra Al-islamiah à Aden, et a composé de la poésie arabe.

Il a obtenu le certificat « Senior Cambridge » de Grande-Bretagne, ainsi qu’un autre de l’Université de Leeds. Ensuite, il a obtenu son diplôme de droit en Inde. Il a enseigné dans plusieurs écoles à Aden et a été directeur de l’école primaire dans le quartier de Kiritar à Aden, avant de se lancer dans la profession d’avocat.

Il a fondé le journal « Fille de l’Île » et a ensuite acheté une imprimerie, qui a été renommée « Maison de la Fille de l’Île ». Par la suite, il a contribué à la création du journal « Aden Chronicle », qui s’agit d’un journal yéménite publié en anglais.

Il a écrit de nombreux livres et articles, parmi lesquels : un article intitulé « Aden demande l’autonomie, Un tour au pays des Somalis, La victoire de la pensée, Une lettre d’amour, Est-ce un morceau de papier ? Le peuple britannique, L’histoire de la constitution de Lahji, L’histoire de la révolution yéménite, et La terre du temps ». Parmi ses œuvres figurent « Une lettre de Rajab », le roman « Saeed », « Kamala Devi » et d’autres.

Mohammed Al-Gharbi Imran

Il est l’un des écrivains contemporains les plus éminents du Yémen. À travers ses diverses œuvres littéraires, il a réussi à refléter de manière objective les problèmes de la société yéménite, y compris le roman, la nouvelle et l’article. Ses écrits se distinguaient par l’accent mis sur les détails de la vie quotidienne des gens et de leurs préoccupations. Il est connu pour son style fluide et sa capacité à aborder les questions sociales et politiques de manière littéraire distinctive, traitant des problématiques telles que la pauvreté et le chômage.

Al-Gharbi Imran a également montré à travers ses personnages comment les divisions sociales et politiques influencent le concept d’identité. Il a souligné dans ses œuvres les luttes des individus pour trouver leur identité dans des contextes en mutation.

Il a utilisé son écriture pour aborder les questions féminines, mettant en lumière les défis des femmes dans la société yéménite, en montrant leur rôle actif dans le changement social. Il a employé un réalisme descriptif à transmettre les détails de la vie quotidienne avec précision, et a contribué à renforcer la sensibilisation littéraire et culturelle dans la société yéménite.

Zayed Mutee Damaj

Zayed Damaj, un grand romancier et nouvelliste yéménite, est l’une des voix littéraires les plus marquantes au Yémen et dans le monde arabe. Il a commencé à écrire ses célèbres articles dans le journal « Fille de l’Île » contre le régime de l’imam Yahya et de ses fils, et a ensuite cofondé avec ses camarades le « Parti des Libéraux ».

Damaj a grandi dans un environnement plein de littérature et de politique, ce qui a eu une influence significative sur ses orientations littéraires et intellectuelles. Il a commencé sa carrière littéraire à un jeune âge, montrant un talent exceptionnel pour l’écriture dès sa jeunesse. Il a été influencé par de grands écrivains comme Najib Mahfouz et Yousef Idris, ainsi que par la littérature mondiale, ce qui l’a aidé à développer son propre style mêlant réalisme et symbolisme. Son roman « L’otage » est l’une de ses œuvres les plus célèbres et les plus influentes, à travers laquelle il examine les différences sociales, politiques et culturelles dans la société yéménite.

Damaj a également écrit de nombreuses nouvelles caractérisées par leur diversité et leur contenu. Parmi ses recueils de nouvelles les plus célèbres figurent « Fantôme Al-Houban », « Le Scorpion » et « Les peines de la fille Mayassa ». À travers ces histoires, Damaj reflète la vie des gens ordinaires au Yémen, et ses romans ont été traduits en plusieurs langues.

Le Yémen est la terre des écrivains

Dans une déclaration analytique sur les poètes yéménites qui ont influencé la réalité yéménite, Ali Al-Ajri, écrivain, journaliste et critique, dit : « Le Yémen est la terre des écrivains depuis l’aube de l’histoire jusqu’à présent, et nous avons de nombreuses figures éminentes ».

Il a ajouté au journal (Sawt Al-Amal) : « Actuellement, nous sommes fiers de grands écrivains et poètes tels que M. Abdullah Al-Baradouni et l’écrivain, M. Abdelaziz Al-Maqaleh. Nous avons beaucoup appris d’eux dans le domaine de la littérature, tant en poésie qu’en critique et en appréciation du texte littéraire ».

Il a également souligné que dans le domaine du roman, M. Mohammed Al-Gharbi Imran se distingue par ses écrits littéraires. Il a publié cinq romans remarquables ayant reçu des prix tant au Yémen qu’à l’étranger. Son premier roman s’intitule « Le Coran Rouge », suivi de « L’obscurité de Yaël », puis « Le Royaume des filles esclaves », qui est une suite de « L’obscurité de Yaël ». Ensuite, il a publié « Le Fort Al-Zaydi », qui est l’un des romans marquants de la narration yéménite, surtout sur le plan historique, en raison de son traitement de problématiques que nous vivons encore aujourd’hui. Il aborde le conflit tribal, le conflit sectaire et confessionnel pour le pouvoir, la violence contre les femmes et la violence contre les enfants. Le roman consacre des thèmes pour traiter ces questions d’une manière narrative captivante pour le lecteur.

Il a expliqué qu’il y a un roman intitulé « Le Révolté » qui comprend les événements du début de la révolution du 26 septembre et la génération qui l’a menée, ainsi que les contradictions présentes dans cette génération qui a façonné la révolution. De plus, Imran aborde dans son roman « Le Pays des Danakils » la situation actuelle et la dispersion qu’elle a causée aux Yéménites, que ce soit par les déplacements internes ou l’exil à l’étranger.

Il souligne dans son discours que le romancier Imran est une figure marquante dans le roman yéménite, un créateur et un pionnier de la littérature. Il a ouvert la voie au roman et a contribué à le faire connaître en dehors du Yémen, et ses romans ont reçu des prix internationaux.

Il a précisé que M. Imran n’est pas seulement un romancier, mais aussi un nouvelliste. Il a commencé à écrire des nouvelles dans les années 1970 et a un beau recueil de nouvelles. Par exemple, son roman « Une femme… que Dieu vous honore » aborde la question de la violence contre les femmes, qu’elles soient mariées, employées ou sœurs, et il illustre comment la société interagit avec elles.

Il a souligné le projet littéraire du M. Imran, qui se concentre sur le traitement des questions sociales avec une perspective historique, en racontant l’histoire pour expliquer et analyser les racines des explosions de violence. Il a également mentionné que M. Imran a des aspects critiques et se distingue dans le paysage culturel yéménite. Il suit toujours les nouveautés et tente d’encourager et de guider les jeunes, en les incitant à écrire dans le domaine de la nouvelle et du roman.

M. Al-Ajri a mentionné un groupe de romanciers, qu’ils soient jeunes ou plus âgés, qui ont eu un impact sur la réalité littéraire au Yémen, tels que Wajdi Al-Ahdal, qui se distingue par ses écrits fondateurs du réalisme yéménite, abordant la réalité tout en y ajoutant des éléments étranges (fantastiques). Il a également cité l’écrivain Samir Abdelfattah, Nadia Al-Kawkabani, et Ali Al-Muqri, qui a passé les frontières yéménites pour atteindre le monde, avec ses œuvres traduites en français, anglais, italien, kurde, persan et d’autres langues. Parmi ses œuvres les plus importantes figurent « Encens Adani » et « Femme », ayant suscité un large débat, ainsi que le roman « Odeur brune », qui aborde des marginalisés.

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