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La dérive des enfants yéménites entre les affres du conflit et les défis de l’avenir

Lamia Yahya Al-Eryani

Ancienne Secrétaire Générale du Conseil Supérieur de l’Enfance

Présidente de l’organisation « École de la Paix »

Conseillère du numéro « Les Mineurs Délinquants au Yémen »

Il ne fait aucun doute que l’enfance est la plus belle et la plus importante étape de la vie humaine. C’est elle qui façonne l’avenir de l’individu, ou qui peut le transformer en un futur criminel nuisant à la société. En effet, l’enfance est synonyme d’innocence, de curiosité, d’envie d’explorer et d’apprendre. C’est l’étape la plus cruciale pour modeler la personnalité de l’enfant et déterminer ses trajectoires futures.

Cependant, cette étape cruciale de la vie humaine peut être confrontée à d’énormes défis lorsque les enfants se retrouvent dans des environnements ravagés par les conflits, comme c’est le cas au Yémen. Le conflit, qui s’apprête à clore sa dixième année, a entraîné la destruction des infrastructures et a eu un impact considérable sur la vie sociale et psychologique des enfants, y compris les adolescents en conflit avec la loi. Leur souffrance s’est ainsi aggravée, privés de leur enfance et de leurs droits fondamentaux pour les aider à construire un avenir meilleur pour eux-mêmes et un avenir plus radieux pour leur pays, le Yémen.

Lorsque les conflits s’enflamment, les enfants en sont le combustible et les plus grandes victimes. Ils paient le prix fort de leur présent et de leur avenir, de leurs rêves et de leurs espoirs. Les enfants au Yémen font face à une réalité douloureuse et dégradante qui dépasse les limites de la souffrance humaine, du seuil de tolérance et même de la compréhension. L’enfant est le plus touché par l’insécurité, la pauvreté, le manque de services de base, l’augmentation des taux de malnutrition aiguë et la propagation des maladies physiques et mentales.

Les réalités du Yémen, profondément marquées par les conflits armés, la détérioration économique, les catastrophes naturelles et l’effondrement des infrastructures, se reflètent dans des images déchirantes. Cette situation a rendu la vie quotidienne des enfants extrêmement difficile, les confrontant à de multiples défis : crises sanitaires, éducatives, psychologiques et sociales.

Aujourd’hui, après toutes ces années amères, des millions d’enfants sont privés d’éducation à cause de la destruction des écoles, du déplacement des familles, de l’effondrement du système éducatif et de l’augmentation de la pauvreté. Nous devons nous demander quel pourrait être le sort d’enfants privés d’école, quelles épreuves ils pourraient traverser et où cela pourrait les mener. Ainsi, ils seraient condamnés à des parcours difficiles et à sombrer dans la criminalité et la violence.

Il serait peut-être important de revenir sur la chronologie des événements et de voir comment le conflit a joué des rôles cruels, poussant certains enfants vers des raisons qui dépassent leur innocence et leurs corps fragiles, et ce qui reste des débris de leurs espoirs et de leur sécurité.

Depuis le début du conflit en mars 2015, les attaques ciblant les élèves, les enseignants et les infrastructures éducatives ont eu des conséquences dévastatrices sur le système éducatif du pays et sur les chances de millions d’enfants yéménites d’accéder à l’éducation. Une grande partie des élèves, des étudiants et des apprentis souffrent de traumatismes causés par les violents affrontements. Ces traumatismes incluent le déplacement forcé de leurs foyers, l’abandon de leurs écoles, de leurs communautés et de leurs amis, la perte de leurs soutiens de famille, ainsi que l’absence de sécurité pour se rendre à l’école et le manque de manuels scolaires. Tout cela a plongé de nombreux enfants dans une profonde dépression, une anxiété chronique, un désespoir face à la vie et une incapacité à s’adapter à leur nouvelle réalité souvent amère. Des crises d’hystérie résultant d’expériences traumatisantes ont également été observées, conduisant souvent à la violence, à l’intimidation, à la perpétration de crimes et à l’engagement dans des activités illégales. Ces enfants se retrouvent ainsi victimes, enfermés derrière des barreaux froids, privés de leur enfance et de leur droit à une vie saine, ce qui a affecté leur santé physique et mentale. Il en résulte une génération brisée, incapable de reconstruire le Yémen et constituant une véritable menace pour la société.

Je tiens à souligner que

Les mineurs considérés comme délinquants ne sont en réalité que les victimes de circonstances difficiles imposées par les conflits, la destruction, la pauvreté extrême, la désintégration familiale, l’absence d’éducation et une société particulièrement cruelle envers ses jeunes. Ces enfants ont subi de fortes pressions sociales et psychologiques qui les ont parfois poussés à commettre des actes illégaux, peut-être pour survivre, ou en signe d’une colère inconsciente et brutale envers une société qui ne respecte pas leur jeunesse, ne leur offre pas un environnement sûr et ne leur fournit pas les services dont ils ont besoin pour devenir des membres productifs de leur communauté et de leur avenir.

Dans cet article, je vais aborder les raisons qui ont négativement impacté ces enfants pendant la durée du conflit, les défis auxquels ils ont été confrontés et l’impact du conflit sur leur situation et leur réalité. Je mettrai également en lumière le « Centre d’Orientation Sociale pour les Garçons » au Yémen, l’une des institutions qui s’efforce de soutenir ces enfants, malgré les nombreuses difficultés auxquelles elle fait face.

Les raisons ayant négativement impacté les mineurs délinquants

Alors que le dixième anniversaire de ce conflit dévastateur approche, nous constatons qu’il n’a pas seulement affecté l’économie, les infrastructures et la paix intérieure des populations, mais qu’il a également bouleversé la vie quotidienne des enfants. Il a projeté une ombre lourde sur ceux qui sont en conflit avec la loi, les privant de beaucoup. Ci-dessous, vous trouverez quelques-unes des principales raisons qui ont poussé les mineurs à entrer en conflit avec la loi : 

  1. La situation économique difficile et la propagation de la pauvreté : Ces conflits ont, parmi leurs causes, des raisons économiques, et leurs effets dévastateurs ont ciblé l’économie en général. Nous traversons aujourd’hui une expérience économique traumatisante ; de nombreuses familles ont perdu leur soutien de famille, et ceux qui ont réussi à survivre ont été contraints d’arrêter de travailler, ce qui a entraîné une détérioration sans précédent des conditions de vie. Dans ce contexte, il est devenu difficile pour de nombreuses familles de subvenir à leurs besoins de base, tels que l’alimentation, l’habillement et l’éducation. Cette situation a poussé certains enfants à se retrouver dans la rue à la recherche de sources de revenus par des moyens illégaux, comme le vol ou la mendicité, dans une tentative d’aider leurs familles. Quelles sont donc les causes douloureuses qui les ont conduits à être classés (en infraction avec la loi), cette loi qui ne les a pas protégés ni ne leur a assuré la sécurité, pour les dispenser d’une réalité qui leur a été imposée et qu’ils n’ont pas choisie.
  2. La désintégration familiale et le déplacement : Le conflit a entraîné le déplacement de millions de familles, ce qui a conduit à la désintégration familiale et au déplacement forcé vers d’autres régions, laissant derrière eux leur passé, leurs souvenirs et leur vie habituelle. Comment pouvons-nous imaginer la réalité des enfants qui perdent le soutien familial et se retrouvent dans des environnements étrangers, où ils peuvent être exposés à des influences négatives les poussant à des comportements illégaux ?
  3. Enrôlement forcé des enfants : De nombreux enfants, en particulier les adolescents, sont contraints de participer à des conflits armés par certaines parties, devenant ainsi des acteurs d’un conflit dont ils ne comprennent ni les raisons ni les conséquences. Cela a un impact direct sur leur vision de la vie et de la loi ; en effet, la participation à des activités militaires affecte la psychologie des enfants, les transformant en êtres cruels et violents. Par conséquent, ils sont confrontés à un avenir qui les conduit souvent vers la criminalité après leur service militaire, à moins qu’ils ne bénéficient de programmes de renforcement des capacités et de réinsertion.
  4. L’absence d’éducation : le conflit a fragilisé le système éducatif, en raison de la réalité de ses institutions éducatives qui sont tombées entre la destruction partielle et totale et l’utilisation militaire. Parfois, dans les “images humanitaires” de cette destruction, des centres pour les déplacés ont été utilisés, laissant ainsi les enfants sans environnement éducatif approprié. L’absence d’éducation rend les enfants plus vulnérables à la déviance comportementale, ils manquent d’activités constructives et de soutien psychologique. Au lieu de passer leur temps à l’école, ils se retrouvent dans les rues.
  5. Absence de protection juridique et sociale : Malgré l’existence de lois nationales protégeant l’enfant et la signature par notre pays de conventions internationales visant à garantir la protection de l’enfance, le système juridique et social au Yémen s’est effondré en raison du conflit en cours. Cet effondrement a entraîné l’absence de protection nécessaire pour les enfants, les rendant ainsi vulnérables à l’exploitation et à l’arrestation sans bénéficier d’un soutien adéquat.

Les défis auxquels ont été confrontés les mineurs délinquants pendant lu conflit

Après une décennie de conflits dévastateurs en Yémen, les enfants mineurs font face à de nombreux défis qui complexifient davantage leur situation. Parmi ces défis, on peut citer :

  1. La situation psychologique et émotionnelle : Le conflit a laissé des séquelles profondes sur la santé mentale des enfants au Yémen en général, et en particulier ceux impliqués dans des conflits avec la loi pour diverses raisons, dont les traumatismes psychologiques dus à la violence qu’ils ont vécue, l’éloignement de leur vie antérieure et leur immersion dans une nouvelle réalité difficile, ainsi que la perte de membres de leur famille ou la destruction de leurs maisons sous leurs yeux. Tous ces traumatismes affectent directement leur comportement et rendent difficile pour les autorités compétentes de les réhabiliter de manière adéquate.
  2. Manque de soutien familial : En raison du conflit, de nombreux adolescents ont perdu des membres de leur famille, goûtant ainsi l’amertume de l’orphelinat et de ses souffrances. Certains se sont retrouvés obligés de subvenir aux besoins de leur famille en raison du décès du soutien de famille ou de son invalidité due au conflit. Dans l’ensemble, de nombreux enfants, en particulier ceux en conflit avec la loi, ont été privés, d’une manière ou d’une autre, de leur environnement familial à cause des conflits. Cette absence crée un vide affectif important dans la vie de l’enfant et augmente le risque de déviance comportementale.
  3. Infrastructures détruites : La destruction des écoles, des centres de soins et d’autres infrastructures sociales a rendu difficile pour les enfants d’accéder aux services essentiels dont ils ont besoin, que ce soit dans le domaine de l’éducation, de la santé ou des services sociaux, les exposant ainsi à des risques de déviance et de s’engager dans des voies dangereuses.
  4. La stigmatisation et la dureté sociale : Les enfants en conflit avec la loi sont souvent perçus par la société comme des “déviants” ou des “criminels”, plutôt que comme des victimes de circonstances difficiles. Cette perception complique leur réinsertion sociale à la fin de leur peine et nécessite des programmes d’intervention de haute qualité, auxquels les institutions yéménites font malheureusement défaut.
  5. Maltraitance et arrestation : Les enfants sont souvent arrêtés et détenus dans des conditions inhumaines. Ils sont victimes de mauvais traitements, que ce soit de la part des autorités ou d’autres détenus dans les centres de détention. L’absence de mécanismes de contrôle adéquats dans ces centres peut entraîner des violations répétées de leurs droits.

Centre d’orientation sociale pour les enfants en conflit avec la loi   

Au cœur des nombreux défis et difficultés auxquels sont confrontés les enfants au Yémen, certaines institutions s’efforcent de venir en aide à ceux qui sont en conflit avec la loi. Parmi ces institutions, on trouve la “Maison d’orientation sociale pour garçons”. Cet établissement est l’une des rares structures à offrir une prise en charge et une réinsertion aux enfants qui se sont retrouvés en contact avec la justice. Ces services sont rendus possibles grâce à :

  1. La réhabilitation psychosociale : L’institution contribue à fournir des programmes de soutien psychologique aux enfants à travers des séances de thérapie individuelles et de groupe, visant à les aider à surmonter les traumatismes psychologiques qu’ils ont subis. Le soutien psychologique est indéniablement la pierre angulaire de la réhabilitation des enfants mineurs ; il les aide à retrouver confiance en eux et en la société, et à s’intégrer par la suite.
  2. La formation professionnelle et éducation : La maison d’accueil propose aux enfants des programmes éducatifs et de formation professionnelle visant à leur réinsertion sociale à l’issue de leur séjour. Ces programmes couvrent l’enseignement de base et une formation professionnelle leur permettant d’acquérir des compétences pour trouver un emploi à l’avenir et ainsi sortir de la pauvreté et de la criminalité.
  3. Le soutien familial : La maison d’orientation sociale s’attache à renforcer les liens entre les enfants et leurs familles. Elle encourage ainsi un contact régulier entre l’enfant et son foyer, dans le but de consolider les liens familiaux et d’assurer un soutien familial futur. Dans la mesure de ses moyens, elle s’efforce d’assurer un suivi ultérieur afin de garantir que l’enfant ne se retrouve plus en conflit avec la loi.

Les difficultés auxquelles fait face la maison

Malgré tous les efforts déployés par le Centre d’Orientation Sociale pour Garçons, celui-ci fait face à de nombreuses difficultés qui limitent sa capacité à fournir des services efficaces, particulièrement au cours des dix dernières années. Parmi ces difficultés, on peut citer :

  1. Le manque de financement : L’orphelinat souffre d’une grave pénurie de financement en conséquence de l’effondrement de l’économie au Yémen, cette pénurie affecte directement la qualité des services qui peuvent être fournis aux enfants, que ce soit en termes de soins psychologiques, d’éducation ou même de fourniture des besoins de base.
  2. La détérioration des infrastructures : Le conflit a eu un impact significatif sur les infrastructures de la maison d’accueil. Les ateliers et les équipements ont été endommagés. Sans aucun doute, cette dégradation rend difficile la création d’un environnement sûr et adapté pour la réhabilitation des enfants. C’est pourquoi le secteur privé doit jouer un rôle plus actif pour soutenir cette institution.
  3. Diminution des cadres qualifiés : Le conflit a dispersé les cadres spécialisés et qualifiés qui ont travaillé pendant des années dans l’orphelinat, ce qui a entraîné une grave pénurie de personnel spécialisé dans le travail avec les mineurs, que ce soit dans le domaine de la santé mentale, de l’éducation ou du travail social. Cette pénurie exerce une pression considérable sur les employés existants, limite leur capacité à faire face au nombre croissant d’enfants et réduit le niveau de qualité des prestations.
  4. La stigmatisation sociale : Les enfants placés en foyer sont confrontés à une perception négative de la société qui les considère souvent comme des “délinquants”, ce qui entrave leur réinsertion et leur intégration sociale, et complique la tâche des foyers. Il est donc indispensable de mettre en place des programmes de sensibilisation communautaire pour modifier les perceptions erronées à l’égard des enfants en conflit avec la loi.

Recommandations pour améliorer la situation des mineurs délinquants au Yémen

  1. Renforcer la protection juridique des mineurs délinquants : Il convient de mettre en œuvre les lois nationales de protection de l’enfance en conformité avec les conventions internationales, telles que la Convention relative aux droits de l’enfant et ses protocoles additionnels, afin de garantir que la détention des enfants ne soit utilisée qu’en dernier ressort et pour la durée la plus courte possible, en privilégiant la rééducation plutôt que la punition. L’enfant est une victime et non un criminel. Une assistance juridique gratuite doit être fournie aux enfants pour garantir des procès justes et transparents.
  2. Fournir des environnements sûrs et qualifiés pour la rééducation sociale : Les centres de rééducation pour enfants mineurs doivent être améliorés afin de constituer des environnements sûrs capables de fournir les soins psychologiques, sociaux et éducatifs appropriés aux enfants en conflit avec la loi. Ces centres doivent proposer des programmes complets favorisant les compétences de vie et l’éducation des enfants, conformément aux normes internationales de prise en charge institutionnelle.
  3. Lutter contre la pauvreté et le chômage pour renforcer la sécurité familiale : Il convient de développer des politiques économiques et sociales visant à réduire la pauvreté et le chômage, qui poussent les enfants à enfreindre la loi, en soutenant les familles en difficulté et en créant des emplois durables. Cela contribuera à réduire les pressions économiques qui poussent les enfants dans la rue et vers des comportements illégaux.
  4. Réforme du secteur éducatif et réintégration des enfants : La reconstruction des écoles détruites par le conflit et l’offre de possibilités éducatives aux enfants sont des éléments clés de leur réintégration sociale. Il convient également de développer des programmes éducatifs flexibles pour les enfants ayant perdu des années d’études, conformément au droit à l’éducation consacré par la Convention relative aux droits de l’enfant.
  5. Élargissement des programmes de réadaptation psychologique et sociale : Compte tenu de l’impact profond du conflit sur la santé mentale des enfants, il est nécessaire d’élargir les programmes de soutien psychologique offerts aux enfants, tout en formant des professionnels spécialisés dans la prise en charge des enfants souffrant de troubles psychologiques. Ces programmes doivent être conçus conformément aux meilleures pratiques internationales en matière de soutien à la santé mentale des enfants en situation de conflit.
  6. La coopération internationale en faveur de la réhabilitation et de la réinsertion : Le gouvernement yéménite doit renforcer sa coopération avec les organisations internationales et la société civile afin de garantir la mise en œuvre de programmes complets de réhabilitation et de réinsertion des enfants, conformément aux principes de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et aux objectifs de développement durable relatifs à la protection de l’enfance.
  7. Le rôle du secteur privé et de la société civile : Il est essentiel que le secteur privé et la société civile unissent leurs efforts pour soutenir et améliorer la situation des enfants au Yémen afin de tarir les sources de recrutement dans les circuits de la criminalité et de la violence.

La conclusion

Les mineurs délinquants au Yémen vivent une réalité cruelle en raison des conflits qui ont marqué leurs vies, les exposant à des déviations comportementales et sociales, et les plongeant dans des catégorisations et des stigmatisations sociales sévères qui ne sont ni méritées par leur jeune âge ni par leur fragilité. Malgré les efforts déployés par des institutions telles que la « Maison d’orientation sociale pour garçons », les grandes difficultés auxquelles sont confrontées ces institutions rendent difficile l’obtention de résultats tangibles et significatifs.

Ces enfants ont besoin d’un soutien continu de la société et du gouvernement pour leur assurer un avenir meilleur. Leur réhabilitation n’est pas seulement la responsabilité des institutions, mais une responsabilité collective qui nécessite la mobilisation de tous.

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