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61,9% des participants au sondage ont déclaré que les lois actuelles sont insuffisantes pour traiter les problèmes des mineurs délinquants au Yémen…

Par Yomna Ahmed – Sawt Al-Amal (La Voix de l’Espoir)

Dans le contexte de la crise humanitaire que connaît le Yémen et du conflit qui dure depuis des années, les enfants yéménites, qui représentent près de la moitié de la population, portent le fardeau le plus lourd des conséquences de ce conflit. Ils sont privés des besoins les plus élémentaires tels que la nourriture, les médicaments et l’éducation, souffrent de malnutrition et de maladies, et beaucoup sont contraints de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille.

Tous ces facteurs, et bien d’autres encore, contribuent à la désintégration des familles et à la fragmentation des communautés, laissant les enfants sans soins ni supervision. Ils sont ainsi plus exposés à l’exploitation et à la violence, ce qui les pousse souvent à la délinquance, à abandonner leurs études et à s’engager dans des activités dangereuses pour survivre. Certains en viennent même à commettre des crimes pour subvenir aux besoins de leur famille, ce qui explique l’augmentation constante du nombre d’enfants délinquants au Yémen.

Suite à cette situation, l’Unité d’information et de sondage d’opinion de Yemen Information Center a mené une enquête sur les « Les mineurs délinquants au Yémen » afin d’étudier les opinions d’un échantillon de la société yéménite concernant les souffrances endurées par les enfants mineurs au Yémen dans le contexte du conflit et de la crise humanitaire persistants.

L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 142 participants provenant de différentes régions du Yémen. La répartition entre les sexes était relativement équilibrée, avec 59,5% d’hommes et 40,5% de femmes. Les participants étaient répartis sur différentes tranches d’âge : le groupe d’âge de 36 à 45 ans représentait la plus grande proportion (40,5%), suivi du groupe d’âge de 26 à 35 ans avec 28,6%. Par ailleurs, 23,8% des participants étaient âgés de 46 à 65 ans, et 4,8% avaient entre 18 et 25 ans. La participation des personnes âgées de 65 ans et plus était limitée, avec seulement 2,3%.

En ce qui concerne le niveau d’éducation, les titulaires d’une licence représentaient le groupe le plus important avec 59,5%, suivis par les titulaires de diplômes supérieurs avec 21,4%. 14,3% des participants étaient titulaires du baccalauréat et 4,8% étaient des étudiants universitaires.

L’enquête a couvert 11 gouvernorats yéménites ; Sanaa étant le gouvernorat avec le plus grand nombre de participants avec 26,2%. Suivie par Aden avec 21,4%, Taïz avec 14,3%, Hadramaout avec 9,5%, et Ibb avec 7,1%. 7,1% des participants venaient de Lahj, 4,8% de Al Bayda, 2,4% d’Al-Hodeïda, 2,4% de Shabwah, 2,4% d’Amran, et 2,4% d’Al Jawf.

Principaux résultats :

Dans un premier temps, 50% des participants à l’enquête ont déclaré avoir une bonne connaissance des enfants en conflit avec la loi au Yémen, tandis que 45,2% ont indiqué avoir une connaissance limitée de ce phénomène, et seulement 4,8% ont affirmé ne rien savoir à ce sujet.

En ce qui concerne la prévalence de ce phénomène au Yémen, 73,8% des répondants ont déclaré que ce phénomène était très répandu, tandis que les 26,2% restants ont indiqué qu’il existait, mais à une échelle moindre.

Lorsqu’on a interrogé les participants sur les raisons de l’augmentation du phénomène des enfants en conflit avec la loi au Yémen, leurs réponses ont été les suivantes* :

  • La pauvreté : 83,3%.
  • L’effondrement du système éducatif : 73,8%.
  • La violence domestique : 71,4%.
  • Le conflit : 66,7%.
  • L’absence de contrôle familial : 66,7%.
  • L’absence de programmes de surveillance : 38,1%.

De plus, 95.2% des répondants ont indiqué que le conflit en cours au Yémen avait aggravé le problème des enfants en difficulté, tandis que 2,4% des personnes interrogées ont exprimé un avis contraire. Quant aux 2,4% restants, ils ont déclaré ne pas avoir d’opinion sur la question.

Concernant les principaux effets négatifs du conflit sur la psychologie et le comportement des adolescents, les participants ont mentionné les éléments suivants* :

  • Le déplacement forcé et le déplacement interne, avec un taux de (85,7%).
  • La perte de l’éducation, avec un taux de (83,3%).
  • La violence et l’agressivité, avec un taux de (83,3%).
  • La peur et l’anxiété, avec un taux de (69%

Interrogés sur l’efficacité des lois yéménites actuelles pour traiter les problèmes de la jeunesse, 61,9% des participants ont répondu qu’elles étaient insuffisantes. 21,4% ont déclaré ne pas avoir d’opinion sur la question, tandis que seulement 16,7% ont estimé que les lois existantes étaient adéquates pour gérer les problèmes de la jeunesse au Yémen.

Lorsqu’il s’agit des meilleures méthodes pour traiter les jeunes délinquants, les participants à l’enquête ont exprimé les opinions suivantes* :

  • Fournir des programmes de qualification et de réinsertion, avec un taux d’approbation de (90,5%).
  • Un soutien psychologique et social, avec un taux d’approbation de (85,7%).
  • Un soutien familial, avec un taux d’approbation de (78,6%).
  • Des sanctions sévères, avec un taux d’approbation de (11,9%).

En conclusion, les résultats du sondage confirment l’ampleur de la crise humanitaire au Yémen, qui a particulièrement affecté les enfants yéménites. Ces derniers ont souffert d’une augmentation des taux de pauvreté, de déplacement, de malnutrition et de privation d’éducation. Parallèlement au conflit qui ravage le Yémen et qui a exacerbé cette crise, les problèmes sociaux et psychologiques dont souffrent ces enfants se sont aggravés, poussant un grand nombre d’entre eux à dériver et à commettre des actes illégaux. Les participants au sondage considèrent que les enfants en conflit avec la loi au Yémen ne sont que des victimes et qu’il faut les protéger et les soutenir en leur offrant des programmes de réhabilitation, un soutien psychologique et social, et en renforçant le rôle de la famille et de la communauté dans leur protection, afin de sauver toute une génération de la perdition. Il est également nécessaire de travailler à l’amélioration des lois et des législations visant à protéger ces enfants.

*Chaque réponse à cette question à choix multiples a été analysée à 100% en tant qu’échantillon indépendant.

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